mardi 16 février 2010

La retraite en soucis




Chacun se fait du souci au sujet de sa retraite, les jeunes se posent des questions sur l’heure du départ, les plus âgés sur le montant de leurs indemnités, ceux qui en profitent ont peur d’une baisse de leur revenu.
Les gouvernements successifs ont réussi a cristalliser un ensemble de peur en instituant notamment un langage unique quant aux solutions et en avançant des chiffres dits incontournables, mathématiques; chiffres que tout le monde connaît tant nos oreilles ont été rebattues à coup(t) de milliards d’Euros de prévisions de déficit .
En résumé toute l’intelligentsia " enarquienne " a presque réussi à nous convaincre qu’il n’y avait que deux solutions pour sortir de cette impasse : reculer l’âge de la retraite ou augmenter les cotisations arguant du fait que nous avons gagné de l’espérance de vie.

Si l’on met de coté la valeur émotionnel que représente la retraite pour bon nombre de travailleurs qui sont nombreux à faire un boulot de merde, fatiguant, stressant, inintéressant et n’aspire qu’à une chose: s’éclater enfin la retraite venue dans du bénévolat, des travaux personnels instructifs, des voyages etc… On peut quand même comparer les revenus ou l’intérêt dans le travail d’un avocat ou d’un médecin avec ceux d’une femme de ménage ou même d’un instit de primaire face à une classe de gamins à l’éducation familiale tout aussi primaire et à des parents persuadés d’avoir engendré un petit génie ou pour le moins un modèle de sagesse.

Pour en revenir aux projets de réforme, un survol de ce qui s’est passé les trente dernières années est nécessaire. Deux événements importants se sont produits, la mondialisation d’une part qui nous a mis en concurrence avec des pays à bas coût de production et d’autre part un gain de productivité phénoménale en France particulièrement. Gain de productivité acquis grâce à la mécanisation mais aussi à la charge de travail plus importante pour chaque travailleur en un temps plus réduit.

Ainsi les entreprises ont plus qu’ailleurs dans le monde et pour un souci à courte vue d’efficacité, préféré, à l’embauche, des personnes expérimentées d’où l’entrée au travail des jeunes retardée, et l’expulsion des plus âgés au coût trop élevé, et jugés dépassés.
Les entreprises ont d’ailleurs réagi de manière identique face aux 35h, au lieu d’embaucher ils ont simplement réparti les charges de travail des 40h sur 35, augmentant du même coup le taux de stress au travail avec les dégâts que l’on connaît.
Si bien que nous sommes un cas unique en Europe de chômage non diversifié dans la pyramide des âges, mais centré sur les jeunes et les seniors.
Ainsi, lorsqu’on parle, avec comme toujours avec ce gouvernement beaucoup d’hypocrisie, de reculer l’âge de la retraite, alors qu’actuellement l’âge moyen de départ est de 58 ans, est ni plus ni moins qu’un moyen de baisser les retraites puisque la majorité sera privée du taux plein. Sans compter que ni les autorités ni les affreux du MEDEF ne veulent entendre parler d’une classification de la pénibilité au travail en discussion depuis des lustres sans résultat.
Mais une question : qui a bénéficié de la formidable augmentation de la productivité au travail, manifestement pas les chômeurs qui en ont fait les frais, pas les gens au travail qui ont vu leur part salarial diminué au profit du capital, alors qui?

Le déficit actuel des caisses de retraite est d’environ 10 milliards, nul besoin de comparer avec l’aide gigantesque fournie aux banques durant la crise.
Mais vous vous trompez, Monsieur, va-t-on nous rétorquer, les banques vont nous rembourser, et bien voilà une solution : en prélevant une petite partie du remboursement cela suffira à équilibrer.
Maintenant qui envoie les plus de cinquante ans à la retraite d’office ? Ceux qui ont bénéficié de l’ augmentation de la productivité donc taxons les entreprises qui n’emploient pas suffisamment de seniors, autre source de revenus possible.
Cette augmentation de productivité elle profite à tous, investisseurs comme rentiers et ainsi qu’aux dirigeants aux bonus et primes de retraite mirifiques.
C’est ainsi, peut-être, qu’ une CSG retraite est à mettre en place, car ce problème n’en finira pas de se reposer.
Les gains de productivité sont constants dans l’industrie, et si on pousse le raisonnement jusqu’à l’absurde, la mécanisation, la robotisation aidant, fera que pour produire identique il faudra toujours moins de travailleurs et à un moment on peut imaginer ne plus avoir besoin d’hommes au travail et alors de quoi vivront ces gens ?
Il est donc nécessaire que ce ne soit plus seulement les travailleurs qui cotisent pour leurs aînés. Il faut élargir le cercle des cotisants à tous les revenus autres que ceux du travail, financiers notamment.
De plus il faut tenir compte qu’au de là de soixante ans, les arrêts de travail seront plus nombreux et plus longs donc un surplus de dépenses pour la sécu qui n’en a vraiment pas besoin.
Donc des solutions il en existe, seul le manque d’imagination de cerveaux stéréotypés et uniquement axés sur la défense des avantages acquis de la classe possédante empêche l’élargissement de leur champs d’investigation.
Mais surtout conservons notre système de retraite par répartition, système le plus sûr et élargissons simplement son financement.
Vive la retraite à soixante ans ! Imaginons l’avenir ! Car c’est ce qui caractérise notre époque le manque d’imagination volontaire ou non de nos dirigeants.
 
 

vendredi 12 février 2010

Français qui sommes nous ?




Nous sommes avant tout descendant de ceux qui ont fait notre pays que ce soit la longue lignée des Rois de France, mais aussi la Révolution d’où est née la République et ses valeurs. Descendant de tous ces grands hommes : écrivains, artistes, musiciens savants qui ont aimé ce pays et lui ont donné des chefs d’œuvre.
La France on peut l’aimer aussi dans ses variétés de paysage, ses monuments témoins de l’amour de nombreux bâtisseurs pour le pays.

Mais la France est aussi l’œuvre des immigrés de toutes les époques et Dieu sait que nous en avons eu venant de tous les points cardinaux. Ces immigrés se sont intégrés et ont œuvrés à la tache commune de construction de ce pays.
Dans la France d’aujourd’hui chacun a des droits mais surtout des devoirs : les Français installés ou de souche ont un devoir d’accueil, sans discrimination, sans rejet des candidats à la nationalité française et quelles que soient leurs origines, leur couleur de peau, leur religion.

De même ces candidats en demandant la nationalité acceptent l’identité nationale, depuis nos ancêtres les Gaulois jusqu’à Mr Sarkozy fils d’immigré et chef de l’état. Tous ceux qui font ou ont fait la France.
On ne peut pas vouloir devenir français et rejeter une partie quelconque de son histoire et de ses valeurs, cela forme un tout.
Même si parfois la France s’est trompée que ce soit pendant les guerres de Religion, la traite, le colonialisme, le gouvernement de Vichy. Quelle nation n’a rien à se reprocher ? Ce passé sombre il ne faut pas l’occulter mais le regarder bien en face en n’oubliant pas de le replacer dans le contexte de l’époque. D’où l’importance de la connaissance de l’Histoire et de la culture de notre pays, tâche qui incombe à l’éducation nationale mais aussi aux médias publics.
On ne devient pas Français uniquement pour toucher les allocations familiales et la sécurité sociale et basta pour le reste, de même qu’on est pas français en désertant l’impôt.

Il est difficilement compréhensible de vivre dans un pays qu’on abhorre, on peut ne pas être d’accord avec les dirigeants du moment et avec leurs directives mais huer ou siffler ses symboles que sont l’hymne national et le drapeau a pour signification un rejet de tout ce qui constitue une nation à travers le temps. Le drapeau comme l’hymne national n’appartiennent pas à un groupe ou gouvernement quelles qu’ils soient ils appartiennent à la nation française toute entière et pour cela doivent être respectés.
De même ces "français" qui pensent aimer et servir leur pays en allant résider ailleurs afin de payer moins d’impôts, refusant de participer à la solidarité nationale, dont ils en ont tiré des avantages ne serait-ce qu’avec l’éducation gratuite et refusant ainsi le renvoi d’ascenseur. Ceux-ci, conservent précieusement leur nationalité française pour revenir éventuellement, suite a des revers de fortune ou ennuis de santé, bénéficier de cette solidarité à laquelle ils ont refusé leur participation lorsqu’ils étaient en mesure de le faire.
Ça leur fait quoi aux sportifs entendant chanter la Marseillaise pour leurs exploits sachant qu’à peine redescendu du podium ils vont courir placer leurs gains à l’étranger, fuyant entre autres leur participation à la formation de leurs successeurs ?
Il n’y a aucune différence entre les siffleurs de marseillaise et les déserteurs de la solidarité nationale, ils sont tout autant dans le refus de l’identité nationale.
Ça leur fait quoi à ces chanteurs, sportifs et autres, partis à l’étranger pour échapper au fisc et subitement de retour pour participer activement à une campagne électorale?
Le droit de vote est refusé aux immigrés payant leurs impôts en France et accordé à ces
"Français" refusant de les payer. Est-ce justice ?

Une des caractéristiques de notre identité c’est aussi une tendance accentuée à l’auto flagellation, faisant de manière systématique référence et comparaison avec ce qui fonctionne mieux ailleurs. En oubliant souvent de tempérer ces comparaisons par des considérations nationales particulières.
J’en veux pour preuves les analogies qui sont faites en matière d’enseignement : comment peut-on comparer la France à la Finlande ? En Finlande qu’elle est le pourcentage d’émigrés dont la langue parlée à la maison n’est pas la langue du pays, dont la culture n’est pas européenne à l’origine?
Le mérite de la France est de tenter une intégration de ces populations et d’éviter ainsi le communautarisme. J’ai bien dit tenter car la réussite n’est pas toujours au rendez-vous dans ce domaine.
Les deux obstacles majeurs à l’intégration sont d’une part les embauches au faciès ainsi qu’au nom, de préférence européens, et d’autre part les zones d’habitat non diversifiées.
Il faut comprendre le découragement des jeunes diplômés qui se voient préférer à niveau équivalent voir inférieur des gens de souche. Cela n’est pas fait pour donner du courage aux plus jeunes d’entre eux encore en étude.
C'est beaucoup l'hypocrisie française, on donne aisément l'identité française avec le droit du sol mais ensuite, par notre attitude, on refuse les droits inhérents à cette nationalité.
Quant à réduire l’identité nationale à des problèmes de religion, je laisse ça aux apprentis sorciers de tous bords et ils sont nombreux.