samedi 3 septembre 2011

Hammerstein ou l’intransigeance



J’ai toujours été fortement intrigué par la montée du nazisme en Allemagne. Comment le pays de Goethe, Bach, Mozart, Beethoven a-t-il pu tomber dans les bras d’une bande de voyous tueurs hallucinés. Aussi dès que je trouve un livre expliquant quelque peu cette aberrante descente aux enfers pour tout un peuple dit civilisé, je le dévore.
Ce fut la cas du livre Hans Magnus Enzensberger, qui décrit l’attitude du commandant en chef des armées allemandes en 1933 qui refusa , dès qu’il comprit les buts et les manières de faire du Fuhrer, de commander sous ses ordres. Il conçut même à cette époque lors d’une visite prévue du nouveau Chancelier de procéder à son arrestation, mais pour une raison inconnue la visite fut annulée !
Toute la famille Hammesrstein fut dans une totale opposition à Hitler, deux de ses filles furent membre de l’Internationale communiste et espionnèrent pour le compte du Kremlin.
A ce sujet on apprend que Kurt von Hammerstein était ami avec Vorochilov ey Toukhatchevski noble comme lui et général de l’armée rouge exécuté par Staline.
On apprend de même que jusqu’au début des années trente, l’armée allemande afin de contourner le traité de Versailles s’entraînait en URSS avec l’armée soviétique et échangeait du matériel . C’est à cette occasion que des liens se créèrent entre les généraux allemands et soviétiques.
Je relève dans ce livre captivant un jugement fort intéressant de Von Hammerstein sur ses officiers et qui pourrait fort bien s’appliquer à nos politiques : « je distingue quatre espèces. Il y a les officiers intelligents, les travailleurs, les sots et les paresseux ; Généralement ces qualités vont par deux. Les uns sont intelligents et travailleurs, ceux-là doivent aller à l’état-major. Les suivants sont sots et paresseux ; ils constituent 90% de toute armée et sont aptes aux taches de routine. Celui qui est intelligent et paresseux se qualifie pour les plus hautes taches de commandement, car il y apportera la clarté intellectuelle et la force nerveuse de prendre les décisions difficiles. Il faut prendre garde à qui est sot et travailleur, car il ne provoquera jamais que des désastres. »
On pourrait dès à présent mettre des noms de politiques prétendant pour 2012 à la fonction suprême sur ses différentes catégories !
Kurt von Hammerstein mourut d’un cancer en 1943 sans être inquiété par le régime nazi, pour son enterrement sa famille, suivant son désir, refusa que son cercueil fut recouvert du drapeau à croix gammée. Hitler envoya une couronne de fleur dont le bandeau fût oublié !
Les enfants de Kurt durent vivre dans la clandestinité jusqu’à la fin du règne des Nazis.
Comme quoi sous le régime nazi on pouvait résister.