samedi 28 avril 2012

Le vrai travail



Le “vrai ” travail ? Celui des 600 accidents mortels, des 4500 mutilé s du travail par an ? Celui des droits violés, des licenciements sans motif et des heures supp’ impayées ?

Le « vrai » travail ? Celui des maladies professionnelles, amiante, TMS, surdité, cancers, qui augmentent, sont sous - déclarées, sous réparées.

Le “vrai” travail ? 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires par an dont entre 1/3 et 50 % liés au travail…

Le “vrai ” travail ? Ce jeune ascensoriste de 26 ans écrasé par l’engin qu ’ il réparait, à cause de la compétition sauvage « libre et non faussée » entre OTIS et KONE

Le “vrai ” travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs que Sarkozy laisse en ce moment mourir sans protection par refus d’un moratoire ?

Le « vrai » travail ? Celui de l’ouvrier de 55 ans devant son marteau piqueur ? De l’ instituteur de 62 ans pour sa 41e rentrée devant sa classe d’enfants ? De l ’ infirmière qui soigne encore à 65 ans ? De ceux pour lesquels le travail est devenu si pénible depuis le report de l ’âge de la retraite ?

Le “vrai ” travail ? Celui des mini - jo bs, des stages, des emplois saisonniers atypiques, des 3 X 8, des 4 X 8, des intérims et CDD répétés ?

Le “vrai ” travail ? Celui des millions de précaires ? « La vie, la santé, l ’amour sont précaires … pourquoi le travail ne le serait - il pas? » (Parisot/Sarkozy)

Le « vrai » travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres mal logés qui n’arrivent pas à vivre avec leurs salaires ?

Le « vrai » travail ? Celui du milliard d ’ heures supplémentaires non déclarées, non majorées, non payées attribuées à ceux qu i ont un boulot au détriment de ceux qui n ’en ont pas ?

Le « vrai» travail? Celui des femmes qui gagnent 27 % de moins que les hommes ?

Le « vrai » travail? Celui des jeunes à 25 % au chômage et à 80 % en CDD ?

Le “vrai” travail ? Celui des Travailleurs Handicapés exclus du dispositif retraite anticipée et pour lesquels les patrons paient plutôt que de les embaucher

Le « vrai » travail ? Celui des immigrés, forcés à bosser sans droits et sans papiers par des escl avagistes et marchands de sommeil bien franchouillards ?

Le « vrai» travail? Celui des seniors licenciés, 2 sur 3 à partir de 55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités alors que 42 sont exigés dorénavant pour une retraite décente?

Le « vrai » travail ? Celui du partage féroce et forcé du temps de travail entre sur-travail sous -travail et sans - travail, avec des milliards d’ heures supplémentaires, trois millions de temps partiels à 60 % subi, trois millions de précaires, cinq millions de chômeurs ?

Le « vrai » travail ? Celui des restaurateurs dont 1 sur 4 utilisent des clandestins, non déclarés dans le fond de leur cuisine ?

Le “vrai” travail? Celui d’exploitants agricoles qui tuent des inspecteurs du travail pour pouvoir abuser d ’ immigrés clandestins ?

Le “vrai ” travail ? Celui des beaufs des cadres casques oranges de chez Bouygues, des contremaitres qui appellent leurs manœuvres de la « viande » ?

Le “vrai ” travail ? Celui qui ne fait jamais grève, qu’on ne voit jamais manifester, qui n ’est pas syndiqué, qui piétine son collègue ?

Le “vrai ” travail contre le droit du travail ? Le pauvre exploité apeuré qui sue, souffre et se tait !

Le “vrai ” travail.. « sans statut » ? « La liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail » selon Mme Parisot et… M. Sarkozy

Le « vrai » travail… sans loi ? Celui sans état de droit dans les entreprises, sans protection des contrats, sans promotion dans les carrières, sans garantie de l ’emploi ?

Le « vrai» travail ? Celui des conventions collectives, vieillies, foulées aux pieds par un patronat qui ne les négocient plus ?

Le “vrai ” travail sans syndicat ? Sans syndicat il n ’y aurait rien, pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés payés, pas de sécurité sociale, pas de code du travail

Le « vrai » travail ? Sans CHSCT, sans hygiène sécurité, sans médecine du travail renforcée et indépendante ?

Le « vrai » travail? Celui sans délégué du personnel, sans comité d ’entreprise, sans CHSCT, sans institution représentative du personnel ?

Le “vrai ” travail ? à France Télécoms, des dizaines de suicides, faute inexcusable du patron de combat qui licencie, stresse, harcèle, casse.

Le “vrai ” travail ? Parlons en ! Stress, risques psychosociaux, harcèlement, souffrances, suicides, chantage à l’ emploi, management de combat ?

Le « vrai » travail ? Celui sans justice qui remet en cause les élections prud’ hommes et taxe de 35 euros ceux qui sont obligés de les saisir pour faire valoir leurs droits

Le “vrai ” travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés, bâtiment, restauration, nettoyage, transports, entretien, industries

Le “vrai ” travail ? Qu ’ est ce qu ’il y connaît ? Dans le bâtiment, 1,1 million bossent surexploités, maltraités, mal payés, accidentés, et meurent sans retraite.

Le « vrai » travail ? Celui des 900 000 foutus dehors par « rupture conventionnelle » de gré à gré sans motif et sans mesure sociale ?

Le « vrai » travail ? Celui soumis au chantage à l’ emploi, aux licenciements sans cause réelle et sérieuse, abusif, boursiers et incontrôlés ?

Le « vrai » travail? Celui soumis à la spéculation de la finance, des fonds de pension cyniques et rapaces, celui des Molex, de Sea France, de Gandrange et Florange, de Continental, Freescale, de Lejaby, de Pétroplus, ou des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont du se battre pour le garder ?

Le « vrai » travail ? Celui des auto - entrepreneurs, un million en théorie, la moitié en réalité, qui se font exploiter comme faux salariés, à bas prix et sans protection sociale ?

Le « vrai » travail ? Celui des fausses externalisations, de la fausse sous- traitance, du marchandage, du prêt illicite de main d’oeuvre, des marchés truqués?

Le “vrai ” travail ? Celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou celui qui exploite dur les autres pour vivre dans des palais dorés, avec des millions aux Iles Caïman ?

Le “vrai ” travail ? Celui des actionnaires, des rentiers, des riches, des banksters du Fouquet ’s qui gagnent 600 SMIC par an en dormant ?

Le « vrai » travail ? Celui de Maurice Levy patron qui se ramasse 16 millions d’euros d’argent de stocks option de poche pillés sur les richesses produites par les salariés.

Le “vrai ” travail ? Qu ’ est ce qu ’ il y connaît ce cul doré de Sarkozy ? N ’a jamais passé la serpillière dans une cantine ni poussé un chariot.

« Le « vrai » travail ? C ’est celui qui n ’a jamais porté un casque que pour aller raconter des bobards aux sidérurgistes de Lorraine en ayant le culot d’aller ensuite accuser les syndicats de faire de la politique ! « Cette dernière phrase est de Jean - Jacques Salein

Cet article a été écrit par Gérard Filoche, publié le 24 avril 2012 à 9:19,

mercredi 18 avril 2012

Permis de tuer !


Le 9 avril dernier un incident s’est produit en mer 15 miles à l’ouest de Belle ile. Le Lady Ozge chimiquier de, 120m a heurté un chalutier de Lorient le Père Milo. Deux hommes étaient à bord du chalutier l’un est disparu l’autre a été hélitreuillé et est sauf ; le chalutier lui a coulé.

Cet incident s’est déroulé hors des eaux territoriales. Le cargo a bien voulu s’arrêter et mouiller au large de l’ile de Groix. Vous avez bien lu « a bien voulu » car en eau internationale le Lady Ozge pouvait très bien poursuivre sa route comme si de rien n’était ; il n’était pas obligé d’obtempérer ! Les règlements internationaux sont formels il n’a de compte à rendre qu’à son pavillon en l’occurrence la Turquie !
Une remarque pour dire que depuis on en a plus entendu parler, campagne prioritaire oblige.
Que s’est-il passé réellement? On aimerait bien le savoir mais on peut le supposer. Sur le chalutier ils étaient deux à bord et venaient de cesser la pêche. Sur le Cargo 14 hommes formaient en tout et pour tout l’équipage.

Pour avoir navigué moi-même durant cinq ans, je peux vous dire que tous les marins savent qu’ il faut pour assurer une veille efficace deux hommes en permanence à la passerelle surtout lorsqu’on navigue à proximité du littoral. A raison de trois quarts de 8h, cela fait déjà 6 hommes d’occupés à plein temps, on y ajoute le commandant, le cuisinier , 2 ou 3 personnes pour entretenir la machine, un électricien, le radio lui a disparu des navires, il ne reste donc plus que trois marins pour l’entretien courant du navire et de l’équipage, c’est peu. Alors pas besoin de dessin pour deviner ce qui se passe, reste au mieux à la passerelle un officier qui ne fait pas uniquement la veille : Il y a la route à tracer, les avurnavs (avis urgents aux navigateurs) à gérer à classe : le téléimprimeur débitant à tour de bras, il faut déterminer les avis qui concernent le navire et sa route auparavant c’est le Radio qui effectuait ce tri.
Alors pas étonnant qu’un petit chalutier ne soit pas aperçu !

Ainsi pour éviter tout ennui il suffit aux cargos de demeurer en zone internationale et d’avoir à la poupe un pavillon de complaisance, on est ainsi paré contre tout emmerdement de la part de la justice du pays concerné !
Dans le même temps l’affaire de l’Erika est remontée à flot pour confirmer s’il en était besoin l’immunité dont jouissent les pollueurs et meurtriers des mers.
Ainsi en mer dans la zone internationale on peut polluer et tuer impunément, les nations délivreurs de pavillon étant par leur nature même complaisantes.
A l’époque où je naviguais outre deux hommes de quart à la passerelle nous étions entre 35 et 40 hommes d’équipage sur un cargo de taille équivalente, ce qui permettait une disponibilité certaine du personnel en cas d’incident ou d’avarie. De plus nous naviguions sous pavillon français et tout incident en mer donnait lieu à un rapport de mer déposé au tribunal de commerce du port d’attache ou du premier port français touché.

Cet état de fait a disparu fin des années 60 avec l’apparition des pavillons de complaisance et ainsi la marine marchande a été la préfiguration de ce qu’allait devenir la globalisation telle que nous la vivons à l’heure actuelle. La Marine marchande a donc été précurseur en la matière. Et nous n’avons pas perçu ce qui allait arriver : l’extension des pavillons de complaisance à la finance, à l’industrie, au commerce et plus récemment à Internet etc….


Si tout a ainsi changé c’est au détriment des nations démocratiques donc un recul évident de cette démocratie au profit d’une espèce de no man’s land international quasiment dépourvu de lois ou réglementations où le peu de règlements qui existaient n’ont pas évolué pour le plus grand bonheur des spéculateurs, financiers, trafiquants et gougnafiers, de tout poil. Et dont profitent également les multinationales sans scrupules.
En l’absence de cette réglementation mondiale dont personne ne parle et ne désire, trop d’intérêts mercantiles sont en jeu, nous sommes condamnés à évoluer vers de moins en moins de démocratie et les consultations populaires, élections, référendums seront à ranger dans la panoplie des gadgets uniquement pour distraire le peuple, les choses importantes , essentielles étant décidées et réalisées hors de leur pouvoir.

Entre le riche et le pauvre, le maître et l’esclave la loi libère et la liberté enchaîne
Lacordaire (1848)

jeudi 5 avril 2012

Mots croisés


Hier soir à mots croisés Yves Calvi avait réuni quelques journalistes pour discuter de la campagne.
Une correspondante d’un journal anglais est intervenue pour dire qu’au cours de cette campagne delle avait noté comme une sorte de déni de la dette ! En effet les Anglais s’étonnent qu’on ne parle pas assez de celle-ci durant la campagne. Elle y voit un signe et certains journalistes français abondaient dans son sens, que les Français ne se rendaient pas compte de l’extrême gravité de la situation financière…Bref comme c’est souvent le cas chez les Anglais, ils pensent que nous sommes des indécrottables demeurés !
Elle parlait du danger qu’il y ait une fois l’élection terminée et le temps de la rigueur arrivé une grande déception ? Qu’est-ce qu’elle croit cette British que les Français sont des idiots qui ne se rendent pas compte de la situation ? Ils s’en rendent parfaitement compte mais curieusement seul un journaliste français a tenté d’aborder le sujet principal de préoccupation des Français : »Qui va payer la note ? »
Et c’est bien là le nœud du problème on peut discuter à loisir et sans fin sur la dette, son importance, la manière de la réduire etc… et crier la dette, la dette, en sautant comme un cabri ! Mais la vraie question est comment sera réparti l’effort de la rigueur ?

Il y aura inévitablement des augmentations d’impôt mais sans une réforme fiscale répartissant égalitairement les efforts on n’obtiendra pas le consensus nécessaire à cette rigueur.
Il sera également nécessaire de faire des économies budgétaires au niveau de l’état mais aussi des collectivités locales sans toucher aux services publics qui sont depuis 1945 facteur d’égalité et de consensus. Le mal est déjà en partie fait de ce côté-là vous me direz, mais il faut donc arrêter la casse et faire des économies en restructurant les administrations en décentralisant et évitant les doublons qui pourraient en résulter, mais de grâce conservons nos services publics à la française, n’en déplaise au reste de l’Europe. Cela serait encore mieux si des services publics européens étaient mis en place mais cela n’entre pas dans la politique ultra libérale européenne ce qui déclencherait l’ire des ultra-libéraux dont nos amis Anglais font partie.

Mais ces efforts qui vont nous être demandés devront être réalisés avec un esprit de consensus : éviter comme cela a été le cas ces cinq dernières années de monter les uns contre les autres : de dresser le justiciables contre les magistrats, les syndicalistes contre la masse trop importante des non-syndiqués, les Roumains, les banlieues livrés à la vindicte publique, les grévistes souvent stigmatisés en preneurs d’otages etc… J’en oublie. Sans rassemblement de tous les Français et ceux aspirant à la devenir il n’y aura pas d’effort accepté par tous donc efficace. Casser cet individualisme qui fût à l’honneur durant le dernier quinquennat.

Entre le riche et le pauvre, le suzerain et le vassal, le patron et l’ouvrier la loi libère et la liberté enchaîne. Lacordaire

dimanche 1 avril 2012

Fric et démocratie




Dans trois semaines nous aurons un bulletin à mettre dans l’urne. Pour l’instant le parti le plus important celui qui recueille le plus de non suffrages est celui des indécis. Ce sont eux que chaque formation politique va tenter de séduire. C’est difficile de séduire en amour comme en politique et, à mon humble avis, c’est beaucoup facile et tentant de faire peur surtout en direction d’une nation où le pourcentage de la jeunesse est plutôt faible.

Alors observez bien ce qui va se passer dans les prochains jours jusqu’au premier tour et avant le second. Notez bien les interventions des média, les événements et informations venant notamment de l’étranger. On oublie bien trop aisément la toute-puissance pris par le monde de l’argent et des finances. Pour eux leur seul but c’est le règne sans partage et ce qui les dérange profondément c’est le changement surtout en politique. Et ces consultations populaires où l’on donne ne serait-ce qu’une fois tous les cinq ans la parole aux non friqués les incommodent fortement.

Le monde du fric connaît le Président actuel qui ne leur a pas fait grand mal si l’on excepte ces rodomontades de Toulon et ces prises de position au Gvain non suivies d’effet notable et de plus il leur a donné des gages durant ses cinq années de pouvoir. Aussi est-il leur candidat préféré et cette oligarchie qui désormais gouverne le monde fera tout pour éviter le changement.

Pour elle ce n’est pas bien compliqué ; à combien estimez-vous le nombre de voix qu’apporterait à l’actuel Président l’annonce d’une future dégradation de notre notation financière ?
Un chiffrage exagéré, non vérifiable et doctement annoncé des promesses de la gauche ?
Le risque en cas d’arrivée au pouvoir de la gauche d’un débordement par le parti de Mélenchon ?
Oh, ce ne seront pas des annonces fracassantes mais plus insidieuses voir même sur le ton de la confidence qu’on pourra relever. Notez bien les différentes annonces à venir dans les média les prochaines semaines, cela m’étonnerait fort qu’on n’ait pas droit à ce genre de publications ou d’autres du même acabit. Le monde du fric a de quoi payer les imaginations les plus fertiles pour trouver de quoi faire trembler dans les chaumières et parler les vieux dictons : « on sait ce qu’on a mais on ne sait pas ce que l’on va avoir, cela pourrait être bien pire ! ». « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras ! ».

La démocratie et le suffrage universel sont la hantise du monde de la finance, il fait tout pour en affaiblir les effets et notre dette est un levier puissant pour attiser nos peurs et nos angoisses. Grâce à cette dette provoquée en partie par notre impéritie mais pas seulement, la mondialisation des capitaux et son corollaire qui est l’exploitation des plus pauvres dans les pays sous –développés en est la principale raison. Ainsi afin que cette oligarchie qui nous fait presque regretter les 200 familles qui elles au moins étaient de chez nous, puisse continuer à nous saigner tranquille, il va falloir nous faire peur !

La lutte est parfaitement inégale entre une finance sans frontières et un syndicalisme qui a du mal à s’internationaliser quand il n’est pas purement interdit dans certains pays comme en Chine. Cette mondialisation financière sans véritable réglementation et contre-pouvoir où toutes les manipulations sont permises pour notamment échapper à l’impôt qui est en majeure partie dans les pays démocratiques la meilleure manière de réduire les inégalités. Justement ce sont les inégalités qui font la richesse de cette globalisation friquée et qui sont leur principale source de revenus.
Alors méfiance : un dicton en vaut un autre « La peur est souvent mauvaise conseillère ! »
A bon entendeur et électeur je vous salue!