lundi 21 avril 2014

Ukraine.




     Dans cette crise très loin d’être terminée, malgré des accords « bidons » qui n’engagent véritablement aucun état : la gouvernement provisoire ukrainien n’ayant pratiquement plus aucun pouvoir sur l’Est du pays et la Russie, dont les russophones tentent de forcer la main pour une intervention armée, résiste simplement à l’envie d’envahir l’Ukraine afin de leur porter secours.
Si l'armée ukrainienne tente de mâter la rébellion à l'Est, l'armée russe sur le pied de guerre interviendra et ce serait la catastrophe.

        Cette situation résulte de graves fautes de part et d’autre. L’Ouest d’abord : États-Unis et Europe qui dans le début des années 2000 ont envisagé et encouragé l’Ukraine à venir rejoindre L’UE et …chiffon rouge pour la Russie…l’OTAN. Si avec l’impéritie de Gorbatchev et d’Eltsine l’URSS a éclaté, il n’en reste pas moins que des états comme l’Ukraine et la Biélorussie entre autres demeurent dans l’esprit des Russes et de Poutine un glacis qu’ils ne peuvent laisser échapper et tomber dans les mains des occidentaux.

       On peut comprendre l’attitude des  États-Unis tentant de réduire la zone d’influence des Russes, mais l’attitude de l'UE comme en matière économique d’ailleurs demeure incompréhensible.

          Le refus des autorités de l’UE d’aller aux jeux de Sotchi notamment fut ressenti par les Russes comme une insulte. Ces jeux qui avaient été préparés et organisés de belle manière : Les cérémonies d’ouverture et de clôture qui glorifiaient l’âme russe  furent magnifiques. Et à  l’Ouest on ne sut que dire pis que pendre de Jean Claude Killy de simplement l’avoir déclaré publiquement !

        Tant que l’Occident ignorera ce que vécurent les Russes durant les années Eltsine notamment où ils étaient avec un poivrot pour les diriger la risée de tous et qui aboutit à l’éclatement de l’Empire soviétique, on sera dans l'erreur la plus totale. Cette époque fut pour nombre de Russes désastreuse, humiliante et infamante. Bon nombre de Russes ont toujours la mémoire  bien vivace de leur victoire de 1945 et avec juste raison. C’est la Russie qui a payé le plus lourd tribut à cette victoire : 17 millions de tués et sans la pression de l’Armée Rouge nos amis alliés auraient eu bien du mal à débarquer en Normandie. J’espère d’ailleurs qu’à l’occasion des 70 ans de celui-ci, Poutine qui représentera à cette occasion les combattants Russes sera invité.
       D’ailleurs si Poutine est détesté en Occident, en Russie une majorité de Russes le plébiscite, car pour eux il leur a redonné la fierté après des années de débâcle.

        Alors la faute de l’UE est de ne pas reconnaitre et prendre en compte toutes ces données.
Par ailleurs en Ukraine de l’Ouest durant la dernière guerre les Allemands n’eurent aucun mal à recruter des soldats dans la Wehrmacht et même dans les unités SS notamment en Galicie (14e division de grenadiers SS Galicie). Alors qu’à l’Est des maquis anti allemands se développèrent. Pas étonnant que les Ukrainiens de l’Est traitent de fascistes ceux de l'Ouest.

        Ceci dit Mr Poutine est loin d’être un ange mais il a le soutien d’une majorité de Russes nostalgiques de leur ancien empire « On a vendu l’URSS contre du Coca –cola et des Macdos » Phrase tiré du livre de Svetlana Alexeievitch « la fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement ». Livre extraordinaire rempli de témoignages bouleversants de Russes chassés, vilipendés voir même tués dans les territoires « annexes »  lors de l’éclatement de l’URSS. Et d’autres écœurés par la mainmise de la Russie par les mafieux. Alors le retour de Poutine et de son nationalisme est, pour majorité d’entre eux, bénédiction.
      Les attitudes de l’UE : sanctions, rejets, mis à l’écart, boycott ne font qu’exacerber le sentiment nationaliste des Russes et affermir le pouvoir de Vladimir Poutine.

       Enfin je ne sais si les Ukrainiens notamment ceux de l’Est ont véritablement envie une fois intégrés à l’Europe d’être traités économiquement comme le sont la Grèce et le Portugal !

Quelle solution ? Éviter à tout prix l'affrontement armé et discuter. La partition semble inévitable.

L’Europe paraît un peu vexée qu’elle ne soit plus autant attirante ! Mais à qui la faute ? On ne pourra que le constater amèrement lors des prochaines élections européennes où le risque est de voir arriver à l’assemblée de l’UE une majorité au mieux d’eurosceptiques au pire d'europhobes.

« Les Russes il faut les fendre jusqu’à la ceinture pour qu’ils tombent »
 Alexandre Dumas

mercredi 2 avril 2014



Le mal français : l’alternance ?

      Loin de moi de vouloir critiquer l’alternance en politique qui est inhérente à la démocratie ; mais ma critique va à l’usage qui en est fait dans notre pays. En effet on observe depuis des décennies un chassé-croisé lors des votes intermédiaires à l’élection présidentielle sanctionnant plus ou moins sévèrement le pouvoir en place. Ainsi dans une conjoncture difficile telle qu’elle se présente actuellement, on sanctionne les mesures prises pour un nécessaire redressement, celles-ci demandant des efforts à l’ensemble de la nation où chacun se croit plus lésé que les autres.
     
       Cette situation, à mon humble avis, s’est considérablement aggravée depuis le quinquennat, mais je pense que le mal provient surtout de notre régime présidentiel adapté à l’homme « providentiel » qu’était le général De Gaulle mais qui s’est ensuite révélé trop large pour des carrures moins imposantes. Il conviendrait ainsi de revenir à un régime parlementaire (comme nos voisins européens) avec une assemblée nationale élue avec le scrutin actuel et peut-être le sénat lui élu à la proportionnelle.
        En effet le principal reproche fait par les Français lors de la mise en place d’une politique à gauche comme à droite c’est ensuite le non-respect des promesses électorales, mais je m’interroge sur les chances d’être élu d’un candidat qui promettrait « du sang et des larmes » pour redresser le pays comme cela s’est produit ailleurs ?
      
              Les gouvernements fraîchement élus en sont réduits à faire passer les mesures les plus impopulaires dans les six premiers mois de leur gouvernance, « l’état de grâce » comme on aime à appeler cette période.  En période de crise intense ça laisse peu de temps et ensuite…Que fait-on ? Gouverner à l’aide des ordonnances ce qui à défaut d’être très démocratique raccourcit notablement les va-et-vient avec le Sénat ?
OU on attend le prochain quinquennat avec…L’alternance !

      Ainsi dans notre beau pays de France les candidats sont-ils condamnés à promettre ce qu’ils savent pertinemment ne pouvoir appliquer par la suite. Le plus bel exemple d’ailleurs de promesse impossible à tenir fut celle de la France de Dunkerque à Tamanrasset !

         La démocratie est la moins mauvaise des gouvernances comme disait W.Churchill, mais si les gouvernants ont bien sur des responsabilités, les gens dans l’isoloir en ont tout autant. Il faudrait quand même que les Français s’en rendent compte : le vote de mécontentement n’est responsable et constructif que lorsque son bénéficiaire présente un projet et de plus un projet réaliste. Ceci éliminerait les votes  extrémistes beaucoup trop nombreux !

        Un seul homme politique français depuis la guerre a réussi cette gageure d’annoncer à l’avance ce qu’il ferait et qui a tenu ensuite ses promesses, ce fut Pierre Mendès France mais une chambre des députés morcelée par le vote à la proportionnelle ne lui permit pas d’achever son œuvre.

        Autre travers des Français c’est de ne pas répondre à la question posée, dans ce vote pour les municipales, dans les Maires non réélus, nombreux sont ceux qui n’avait pas démérité, leur seul tort fût d’être du côté du gouvernement en place. Il en est de même des référendums qui ne peuvent plus être organisés, les électeurs ne répondant pas à la question posée mais à leur adhésion ou non au pouvoir en place !
     Gauche ou droite nous n’échapperons pas à des remises en question drastiques, à des coupes sombres dans certains avantages. C’est Michel Rocard qui disait en d’autres temps « Voici venue l’heure de la rigueur socialiste, celle de l’équilibre entre la lucidité économique et l’imagination sociale «  Et bien nous y sommes et les électeurs de gauche en restant chez eux lors de cette dernière élection ne l’ont pas compris, car si la droite a gagné, cette victoire fut acquise avec le même pourcentage de voix qu’en 2008, par contre à gauche ce fut l’abstention massive qui a provoqué cette lourde défaite.
        Habituellement lors de l’arrivée de la gauche au pouvoir après un long règne droitier il y avait un peu de »grain à moudre » comme aimait le dire Mr Bergeron ; mais en 2012 la crise aidant la droite n’avait laissé que des déficits. Donc absence de possibilités d’apporter un soulagement aux plus démunis d’entre nous.

       Le seul reproche que je ferai au gouvernement de gauche en place c’est son manque de fermeté : le recul notamment devant l’insupportable  colère des bonnets rouges aidé en cela par le lobby des camionneurs contre l’écotaxe. Celle-ci votée, une fois n’est pas coutume, par la gauche et la droite ensemble et dont l’application a été dévolue à la gauche. On était alors en droit d’attendre de la droite un soutien mais elle resta au mieux muette mais pire parfois très critique…C’est un comble ! 
     Il est d’ailleurs à observer puisqu’il est de bon ton désormais d’aller voir chez les autres ce qui s’y passe : que ce soit l’écotaxe en Allemagne ou le mariage pour tous en Grande Bretagne, leur mise en application s’est faite sans aucun problème !

     J’ose espérer qu’avec Mr Valls on aura droit à plus de fermeté.
Mais ce n’est pas le manque de soutien de la gauche au gouvernement lors des élections municipales qui va aider ce gouvernement dans sa volonté de fermeté accrue.

      C’est Edmond Maire qui disait dans les années 80 sous la présidence de François Mitterrand « La classe ouvrière a tout à gagner à une politique de rigueur et de vérité. Elle veut être traitée en adulte. Elle sait, si la facilité s’installe, si l’économie dérape, ce sont les plus démunis qui en feront les frais »
Apparemment la classe ouvrière n’a pas bien retenu ce message cette fois ci.

    Gauche ou droite, Bretons, Corses, Auvergnats ou autres, je ne voudrais pas être amené  à approuver la réflexion peu amène et quelque peu cavalière du Général De Gaulle « Les Français sont des veaux ! »