mercredi 2 avril 2014



Le mal français : l’alternance ?

      Loin de moi de vouloir critiquer l’alternance en politique qui est inhérente à la démocratie ; mais ma critique va à l’usage qui en est fait dans notre pays. En effet on observe depuis des décennies un chassé-croisé lors des votes intermédiaires à l’élection présidentielle sanctionnant plus ou moins sévèrement le pouvoir en place. Ainsi dans une conjoncture difficile telle qu’elle se présente actuellement, on sanctionne les mesures prises pour un nécessaire redressement, celles-ci demandant des efforts à l’ensemble de la nation où chacun se croit plus lésé que les autres.
     
       Cette situation, à mon humble avis, s’est considérablement aggravée depuis le quinquennat, mais je pense que le mal provient surtout de notre régime présidentiel adapté à l’homme « providentiel » qu’était le général De Gaulle mais qui s’est ensuite révélé trop large pour des carrures moins imposantes. Il conviendrait ainsi de revenir à un régime parlementaire (comme nos voisins européens) avec une assemblée nationale élue avec le scrutin actuel et peut-être le sénat lui élu à la proportionnelle.
        En effet le principal reproche fait par les Français lors de la mise en place d’une politique à gauche comme à droite c’est ensuite le non-respect des promesses électorales, mais je m’interroge sur les chances d’être élu d’un candidat qui promettrait « du sang et des larmes » pour redresser le pays comme cela s’est produit ailleurs ?
      
              Les gouvernements fraîchement élus en sont réduits à faire passer les mesures les plus impopulaires dans les six premiers mois de leur gouvernance, « l’état de grâce » comme on aime à appeler cette période.  En période de crise intense ça laisse peu de temps et ensuite…Que fait-on ? Gouverner à l’aide des ordonnances ce qui à défaut d’être très démocratique raccourcit notablement les va-et-vient avec le Sénat ?
OU on attend le prochain quinquennat avec…L’alternance !

      Ainsi dans notre beau pays de France les candidats sont-ils condamnés à promettre ce qu’ils savent pertinemment ne pouvoir appliquer par la suite. Le plus bel exemple d’ailleurs de promesse impossible à tenir fut celle de la France de Dunkerque à Tamanrasset !

         La démocratie est la moins mauvaise des gouvernances comme disait W.Churchill, mais si les gouvernants ont bien sur des responsabilités, les gens dans l’isoloir en ont tout autant. Il faudrait quand même que les Français s’en rendent compte : le vote de mécontentement n’est responsable et constructif que lorsque son bénéficiaire présente un projet et de plus un projet réaliste. Ceci éliminerait les votes  extrémistes beaucoup trop nombreux !

        Un seul homme politique français depuis la guerre a réussi cette gageure d’annoncer à l’avance ce qu’il ferait et qui a tenu ensuite ses promesses, ce fut Pierre Mendès France mais une chambre des députés morcelée par le vote à la proportionnelle ne lui permit pas d’achever son œuvre.

        Autre travers des Français c’est de ne pas répondre à la question posée, dans ce vote pour les municipales, dans les Maires non réélus, nombreux sont ceux qui n’avait pas démérité, leur seul tort fût d’être du côté du gouvernement en place. Il en est de même des référendums qui ne peuvent plus être organisés, les électeurs ne répondant pas à la question posée mais à leur adhésion ou non au pouvoir en place !
     Gauche ou droite nous n’échapperons pas à des remises en question drastiques, à des coupes sombres dans certains avantages. C’est Michel Rocard qui disait en d’autres temps « Voici venue l’heure de la rigueur socialiste, celle de l’équilibre entre la lucidité économique et l’imagination sociale «  Et bien nous y sommes et les électeurs de gauche en restant chez eux lors de cette dernière élection ne l’ont pas compris, car si la droite a gagné, cette victoire fut acquise avec le même pourcentage de voix qu’en 2008, par contre à gauche ce fut l’abstention massive qui a provoqué cette lourde défaite.
        Habituellement lors de l’arrivée de la gauche au pouvoir après un long règne droitier il y avait un peu de »grain à moudre » comme aimait le dire Mr Bergeron ; mais en 2012 la crise aidant la droite n’avait laissé que des déficits. Donc absence de possibilités d’apporter un soulagement aux plus démunis d’entre nous.

       Le seul reproche que je ferai au gouvernement de gauche en place c’est son manque de fermeté : le recul notamment devant l’insupportable  colère des bonnets rouges aidé en cela par le lobby des camionneurs contre l’écotaxe. Celle-ci votée, une fois n’est pas coutume, par la gauche et la droite ensemble et dont l’application a été dévolue à la gauche. On était alors en droit d’attendre de la droite un soutien mais elle resta au mieux muette mais pire parfois très critique…C’est un comble ! 
     Il est d’ailleurs à observer puisqu’il est de bon ton désormais d’aller voir chez les autres ce qui s’y passe : que ce soit l’écotaxe en Allemagne ou le mariage pour tous en Grande Bretagne, leur mise en application s’est faite sans aucun problème !

     J’ose espérer qu’avec Mr Valls on aura droit à plus de fermeté.
Mais ce n’est pas le manque de soutien de la gauche au gouvernement lors des élections municipales qui va aider ce gouvernement dans sa volonté de fermeté accrue.

      C’est Edmond Maire qui disait dans les années 80 sous la présidence de François Mitterrand « La classe ouvrière a tout à gagner à une politique de rigueur et de vérité. Elle veut être traitée en adulte. Elle sait, si la facilité s’installe, si l’économie dérape, ce sont les plus démunis qui en feront les frais »
Apparemment la classe ouvrière n’a pas bien retenu ce message cette fois ci.

    Gauche ou droite, Bretons, Corses, Auvergnats ou autres, je ne voudrais pas être amené  à approuver la réflexion peu amène et quelque peu cavalière du Général De Gaulle « Les Français sont des veaux ! »

2 commentaires:

MARINE INCONNUE a dit…

A propos de cet intéressant sujet, il me semble qu'il faut maintenant lire cette bonne page web:
http://lesactualitesdudroit.com/2014/05/26/361/
Et les TOUS commentaires écrits dessous!

MARINE INCONNUE a dit…

Moi, ce qui me gêne dans cette analyse, c'est qu'elle ne tient absolument aucun compte de certaines réalités qui dérangent:
- Ici, on nous parle souvent des oligarques russes, censés être des dangereux vampires (alors que depuis que Poutine domine la situation, il les tient en laisse, on les emprisonne parfois, ce qui ne dérange pas grand monde ;-)) et il fait poursuivre les pires qui sont en fuite, jusqu'en Grande Bretagne, où on les fait passer pour des héros! Pourtant depuis la fin de 1991 ils ont pillé toute l'ex URSS!
- Mais ici aussi nous avons une oligarchie qui met toute l'Europe en coupe réglée et s'appuie sur les politiciens et syndicalistes corrompus, financés souvent par le MEDEF et l'UIMM (qui a oublié où ma justice a mis Denis Gauthier Sauvagnac?) ou avec l'argent de la Formation professionnelle, des syndicats qui en réalité sont aussi des bureaucraties parasitaires couvrant des coquilles presque vides!
- Et Nos oligarchies patronales et actionnariales sont de fait parasitaires et héréditaires. Elles se reproduisent comme des cafards "entre soi" et entretiennent des "grandes écoles" qui fabriques des conformistes et des bons à rien sans imagination, toutes et tous "aux ordres" des possédants qui comme au jeu de Monopoly, ont tout raflé! C'est pas moi, C Joseph Stiglitz, Prix Nobel de l'Economie qui le dit.
("le triomphe de la cupidité")
- Ces gens en réalité ils installent et entretiennent le chômage de masse volontairement avec cynisme, pour pouvoir faire pression sur les gens et leur faire accepter n'importe quoi.
- Quand on sait que des universitaires ont mis en évidence le fait que les électeurs votent le plus souvent contre leurs propres intérêts, on doit se poser de vraies question sur ce qu'est cette démocratie de carnaval qui est la nôtre, et qui n'inspire pas le respect, mais la colère.